Trump, récession et Bitcoin : l’analyse exclusive d’un expert !
Dans un entretien exclusif avec BeInCrypto, André Dragosch, Head of Research Europe chez Bitwise, alerte sur la montée des tensions macroéconomiques sous la présidence Trump. Face à un mur de dette, à une instabilité politique croissante et à l’effondrement des refuges traditionnels, Bitcoin s’impose selon lui comme une réserve de valeur crédible à l’ère du désordre monétaire global.
Le contexte
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump multiplie les signaux de rupture avec l’ordre économique établi. Entre tensions géopolitiques, mur de dette et défiance croissante envers le dollar, les marchés cherchent un nouveau point d’ancrage. Dans cet environnement sous haute pression, Bitcoin attire de plus en plus l’attention comme possible refuge de dernier ressort. BeInCrypto a interrogé André Dragosch, Head of Research Europe chez Bitwise, pour décrypter ce basculement en cours.
Trump, instabilité économique et l’essor d’un nouveau refuge
L’économie mondiale n’aurait pas attendu Donald Trump pour vaciller, selon André Dragosch. Dans cet échange exclusif, l’économiste de l’exchange Bitwise insiste sur le fait que les signes avant-coureurs d’une récession étaient déjà bien visibles avant le retour du magnat de l’immobilier sur le devant de la scène politique. La faiblesse du secteur immobilier, couplée aux effets différés du resserrement monétaire de 2022, avait déjà préparé le terrain. Mais c’est l’explosion de l’incertitude politique, catalysée par la rhétorique et les décisions de Trump, qui aurait constitué le véritable choc déclencheur.
Interrogé sur la possible stratégie derrière les mesures commerciales controversées de Trump, Dragosch ne balaye pas d’un revers de main l’hypothèse d’une manœuvre délibérée. Il souligne que le Trésor américain fait face à une dette colossale à refinancer dès 2025, ce qui incite fortement l’administration à chercher des moyens de faire baisser les taux d’intérêt. En ce sens, provoquer une incertitude économique pourrait indirectement contribuer à cette stratégie, en poussant la Fed vers une politique plus accommodante.
Dans ce contexte troublé, la réallocation des portefeuilles devient cruciale. Dragosch observe un regain d’intérêt pour les actifs dits “refuges”, à commencer par l’or . Mais le comportement récent des marchés soulève de nouvelles interrogations : les obligations d’État américaines et le dollar, historiquement perçus comme des valeurs sûres, sont désormais boudés. Ce phénomène inhabituel témoigne d’une perte de confiance croissante dans les actifs libellés en dollar.
Et c’est ici que le Bitcoin entre en scène. Selon Dragosch, sa résilience face aux turbulences récentes pourrait signifier un changement de paradigme. Dans un monde où le standard du dollar s’effrite, Bitcoin s’impose peu à peu comme une couverture contre le risque de défaut souverain. Sa rareté, sa décentralisation et sa sensibilité aux politiques d’expansion monétaire pourraient en faire l’un des grands gagnants d’une crise systémique à venir.
Bitcoin face à la volatilité : entre signaux techniques mixtes et accumulation stratégique
Dans un contexte où le dollar perd de son statut d’ancre mondiale, Bitcoin semble déjà réagir comme un actif macro à part entière. Dragosch souligne que sa capacité à tenir ses niveaux, malgré le stress global sur les marchés, n’est pas anodine. Là où les obligations américaines sont vendues et l’or rebondit timidement, le BTC affiche une résilience qui pourrait marquer un bas de cycle structurel.
Côté technique, l’analyste SuperBitcoinBro estime que la cassure récente de la dynamique baissière n’est pas un simple rebond. Selon lui, le BTC vise désormais un “higher high” à proximité de la moyenne mobile 200 jours, avec une potentielle extension vers l’objectif du wedge , au-delà des 100 000 $. Mais la prudence reste de mise. Le vétéran Peter Brandt appelle à ne pas surinterpréter les cassures de trendlines : « Le vrai signal viendra d’un dépassement clair des 88 800 $ », note-t-il, en rappelant que de nombreux faux signaux techniques ont piégé les haussiers dans le passé.
Du côté on-chain, les données sont nettement plus constructives. Selon Glassnode, le nombre d’adresses détenant entre 1 000 et 10 000 BTC est passé de 1 944 à 2 014 depuis mars. Cette phase d’accumulation par les “whales” évoque les mouvements discrets observés avant les phases d’expansion majeures, notamment en avril 2024. Dragosch y voit un signal fort : « Les investisseurs institutionnels reviennent dans le jeu, mais à contre-courant du bruit médiatique. »
Enfin, le contexte monétaire mondial pourrait catalyser le prochain move. TedPillows souligne que la masse monétaire M2 de la Chine vient d’atteindre 326 000 milliards de yuans (44 000 milliards de dollars), soit presque le double de celle des États-Unis. Une telle surabondance de liquidité représente un carburant potentiel pour un marché haussier crypto. Pour Stock Money Lizards, Bitcoin reste pour l’instant piégé entre 78 000 $ et 88 000 $, mais une cassure nette des 97 000 $ — zone du point de contrôle du volume profile — pourrait ouvrir la voie vers les 110 000 $ d’ici la fin de l’été.
Morale de l’histoire : quand l’oncle Sam éternue, le dollar s’enrhume… et Bitcoin sort les lunettes de soleil
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