La banque centrale russe, à nouveau hostile face aux cryptomonnaies

Ces derniers mois, les prises de paroles et les déclarations se multiplient concernant les cryptomonnaies sur le territoire russe. La banque centrale s’est également prononcée sur ce sujet en ce début de semaine, souhaitant maintenir encore aujourd’hui une certaine distance avec l’industrie.

Les cryptos se placent au sein des échanges internationaux

Le 14 mars dernier, nous avions couvert une information particulièrement intéressante concernant l’utilisation des cryptomonnaies, notamment bitcoin, pour contourner les sanctions internationales .

En effet, depuis 2022, la Russie est en marge du commerce avec l’Union européenne et les États-Unis suite aux multiples sanctions mises en œuvre. Avec la chute du rouble et une inflation galopante, la Russie remodèle ses moyens d’échange et accroît ses partenariats avec le continent africain et asiatique pour se sortir de la pression économique à l’échelle internationale.

Bitcoin et quelques cryptomonnaies supplémentaires sont désormais utilisées par la Russie dans son commerce de pétrole pour faciliter notamment le retour en rouble sur certains de ses comptes. Dans ce contexte, cela peut rapidement venir à l’esprit que la Russie est une terre d’adoption pour l’écosystème. Toutefois, selon les dernières déclarations de la banque centrale russe, cela n’est pas vraiment le cas.

Les cryptomonnaies, réservées pour les riches ?

D’après le Moscow Times, la banque centrale russe a publié le 12 mars dernier une proposition visant à réduire le champ d’utilisation des cryptomonnaies au sein de sa population.

Dans le cadre de cette mesure, l’objectif serait d’ouvrir l’échange de cryptos à des investisseurs considérés comme particulièrement qualifiés. Pour répondre à ces critères, il convient de disposer d’actifs pour un montant supérieur à 100 millions de roubles ou un revenu annuel supérieur à 50 millions de roubles.

Cette mesure ouvrirait également le cadre aux entreprises présentes sur le territoire, que ce soit des organismes bancaires, des compagnies d’assurance et autres acteurs de la finance de s’intéresser à cette nouvelle forme d’actif.

Une classe d’actif toujours écartée comme moyen de paiement

La problématique, derrière une telle proposition, concerne les droits dont disposerait la population. Au motif d’une situation financière moins stable et sous couvert d’expérimentations, la liberté d’accès aux cryptos serait limitée, ce qui pose tout de même certains questions quant à l’éthique de la banque centrale.

Dans ce rapport, la banque centrale affirme que :

La Banque de Russie ne considère toujours pas la crypto-monnaie comme un moyen de paiement, elle propose donc d’introduire simultanément une interdiction des règlements entre résidents sur les transactions avec la crypto-monnaie en dehors de l’EPR, ainsi que d’établir la responsabilité de la violation de l’interdiction.

Tandis que les cryptomonnaies sont utilisées de manière expérimentale à l’échelle internationale, la politique intérieure en la matière est totalement différente, son usage pour les paiements étant toujours impossible. La proposition en question ajoute également que les investisseurs décidant d’investir dans les cryptomonnaies doivent être conscients des risques de perte qui existent.

Cette position, à contre-courant des expérimentations, démontre une certaine réticence de l’ouverture complète à un marché qui connaît une régulation bien moins conséquente.

Est-ce un moyen de protéger le rouble dans un contexte d’économie de guerre ? Éviter une fuite des capitaux ? L’année 2025 pourrait être un véritable pivot, à condition que le contexte géopolitique puisse s’arranger d’ici les prochains mois.

Source : Proposition de la Banque centrale russe

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