« Le web3, c’est la spéculation », mais Bitcoin progressera avec ou sans monnaie fiat

Pendant le Proof of Talk, à Paris, Saifedean Ammous, Romain Thierry Pellerin et Ashton Hettiarachi ont pu débattre de la direction que prendraient les cryptos d’ici 2030. Leurs opinions divergent évidemment, et pourtant, ils s’accordent sur plusieurs points.

Le Web3 : le centre névralgique de la spéculation

Paris, Proof of Talk 2024 , scène principale : trois experts débattent de l’état actuel du marché crypto et de sa direction à l’horizon 2030. Parmi eux, Saifedean Ammous, le célèbre auteur du Bitcoin Standard. À ses côtés, Romain Thierry Pellerin, CTO d’IOHK et Achton Hiettiarachi, founder d’Openmesh.

L’auteur du Bitcoin Standard et le CTO d’IOHK tombent d’accord sur plusieurs points : l’adoption est en hausse, et la blockchain répond à un véritable besoin.

« La blockchain répond à un véritable besoin. Quand je suis arrivé aux États-Unis, j’ai laissé mes historiques bancaires et médicaux en France, j’étais comme un nouveau-né. La blockchain peut résoudre ce problème », explique Romain Thierry Pellerin.

De son côté, Saifedean Ammous contemple l’adoption de Bitcoin et la facilité d’usage du réseau Lightning :

« Ce qui est le plus intéressant, c’est l’utilisation du bitcoin comme cash balance asset. Cela peut paraître ennuyeux, mais tout revient au prix du BTC. Quand le prix augmente, les gens commencent à regarder ce que Bitcoin a à offrir. L’avenir est prometteur. Ouvrir un canal sur Lightning ne coûte qu’un dollar environ et peut permettre d’envoyer des fonds à l’autre bout du monde très rapidement. »

Le point de vue du founder d’Openmesh est toutefois très différent. Pour lui, il est surtout question de spéculation au sein du Web3 :

« L’usage principal du Web3, actuellement, c’est la spéculation. Quand le prix d’un token augmenter, tout le monde dit que le projet est génial. Quand lr pix descend, tout le monde le traite de shitcoin. »

Il ajoute également à cela que 80% des utilisateurs du Web3 sont présents sur le réseau uniquement pour la spéculation, tandis que 10% sont des builders et 10% des personnes malintentionnées.

Quid de la monnaie fiat, dans tout ça ?

Crédit : Romaric Saint-aubert

Surprenamment, à la question « pensez-vous que le miracle Bitcoin est derrière nous ? », le public n’est pas d’accord. Saifedean Ammous, docteur en économie, en revanche, pense que le miracle est plus ou moins derrière nous :

« Il s’est passé beaucoup de chose depuis la rédaction du Whitepaper de Bitcoin, et je ne pense pas que Satoshi Nakamoto ait vu aussi loin. Je pense que nous sommes arrivé à une forme de consensus. Tout le monde peut opérer Bitcoin, et le point le plus innovant et le plus important est là. Toutefois, il y a une limite : la valeur de réserve. »

Plus tard, durant le débat, il affirmera également que les ETFs Bitcoin représente une bonne chose pour Bitcoin. Un avis partagé par Romain Thierry Pellerin, mais pas par Ashton Hettiarachi. Enfin, quant au remplacement de la monnaie fiduciaire par Bitcoin, on retrouve des divergences bien marquées.

Si le founder d’Openmesh pense que la monnaie fiduciaire ne mourra pas, le CTO d’IOHK anticipe une cohabitation. Saifedean Ammous, de son côté, propose un point de vue très « Bitcoin » au public :

« Peu importe que la monnaie fiduciaire meurt ou non. Comme je l’expliquait dans mon livre, la monnaie fiduciaire est morte si vous pensez qu’elle l’est, mais Bitcoin continuera de progresser avec ou sans elle. »

Sources : Proof of Talk 2024 – Envisionning Crypto in 2030

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